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Sous le pont du Chêne...

 Nous sommes au tout début du XXème siècle, à une époque où, sur la scène de la IIIème République triomphante, la « philanthropie » donne la réplique au « positivisme » sous l'oeil bienveillant de la franc-maçonnerie... La « mutualité », avatar de la « Fraternité », s'est développé tout au long du XIXème siècle dans le cadre des « sociétés de secours mutuel » puis s'est structurée peu à peu jusqu'à former, en 1902, la Fédération Nationale de la Mutualité Française.

 

Or, son 8ème congrès se déroule à Nantes du 16 au 22 mai 1904. Les congressistes passent leurs journées en assemblées et en colloques, écoutant ou prononçant de longs et vibrants discours chaleureusement applaudis... Ce déploiement d'énergie mérite bien quelque réconfort ! Bien sûr, les banquets sont là pour ça et les tables nantaises, dont celles du tout nouveau marché de Feltre, rivalisent chaque jour pour satisfaire nos mutualistes. Mais il ne saurait y avoir, à cette époque, de congrès sans excursion organisée et offerte par la « puissance invitante ». Les présidents du congrès, Léopold Mabilleau et Gabriel Guist'hau, futur maire de Nantes, y ont pensé... Pour le jeudi 19 mai 1904, les congressistes auront le choix entre deux escapades récréatives : une sortie en mer devant Le Croisic ou la découverte de la vallée de la Sèvre, de Vertou à La Haye-Fouassière.

 

 Pont du chene

 

 

Ceux qui font ce dernier choix embarquent sur les Hirondelles qui les conduisent à La Chaussée où ils sont reçus par les autorités locales avec musiques et discours. Après un plantureux déjeuner à l'inévitable Hôtel Roy de Vertou, les mutualistes embarquent à nouveau pour l'excursion touristique de l'après-midi. Mais c'est au retour de nos congressistes en goguette que le pont du Chêne, remis à neuf quelques années auparavant, va permettre aux « jeunes filles du pays, avec leurs coquettes coiffes blanches », d' offrir le clou de cette mémorable journée... Voici ce que l'on peut en lire dans Le Populaire du lendemain : « Les jeunes filles de Vertou étaient réunies sur le pont du Chêne, les bras chargés de fleurs de toutes sortes, de bouquets, de gerbes. Quand le bateau passe au-dessous d'elles, gracieusement et en les acclamant, elles couvrent de fleurs les congressistes. Une magnifique couronne est même descendue avec une longue corde et recueillie aux applaudissements de tous les voyageurs »...

 

Mis en ligne en décembre 2014

 

( © P. AMELINE Toute reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur )

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