Créer un site internet

À qui appartient-il ?

En 2003, dans le numéro 7 de la revue d'histoire locale Regards sur Vertou au fil des temps, je publiai un long article sur Le coteau du Chêne (pages 24 à 31). Aujourd'hui, je ne reprendrai ici, de façon succincte, que certains éléments concernant l'évolution de son statut.

 

À l'époque féodale, le coteau du Chêne relevait, avec la moitié nord du village, du seigneur des Pallets de Rezé. Mises à part ses pentes bien exposées, au sud et à l'ouest, le reste du coteau, avec ses nombreux affleurements rocheux, ne présentait aucun intérêt agricole et fut considéré, sous l'Ancien Régime, comme un simple "commun de village". 

Avec la révolution et la loi du 28 août 1792, le coteau du Chêne, comme la plupart des "terres vaines et vagues de la ci-devant province de Bretagne", devint propriété communale. L'année suivante, alors que la guerre de Vendée faisait rage depuis six mois, il servit aux troupes républicaines de position d'artillerie idéale pour bombarder, détruire et incendier le bourg de Vertou...

La paix revenue, la municipalité vertavienne, qui ne lui trouvait sans doute aucun intérêt, décida de le mettre en vente par adjudication. François Benjamin Guilley, fils de l'ancien propriétaire du manoir et du domaine de la Sansonnière, l'achèta en août 1813. Cependant cette transaction fut annulée peu après en raison d'une grossière "erreur" de la commune sur la contenance réelle du bien vendu. Le préfet ordonna alors qu'une nouvelle vente par adjudication fût organisée. Elle eut lieu en avril 1817 et vit un groupe de 44 acquéreurs, dont 36 habitants du Chêne, faire l'acquisition du coteau. La même année, avec l'assentiment de tous, l'un d'entre eux, le meunier François Sorin, distrayait sa part de la copropriété et commençait la construction du moulin dont la tour subsiste encore de nos jours.

Après de nombreuses péripéties et une longue exploitation de la pierre et du vent, la société des copropriétaires périclita lentement à mesure que le nombre de ses membres augmentait en raison des partages successoraux. Bientôt les assemblées annuelles ne furent plus tenues, les responsables élus ni les impôts fonciers versés. Le 13 décembre 1968, après plusieurs décennies de quasi déshérence et plusieurs tentatives infructueuses pour reconstituer la copropriété, l'autorité préfectorale prit finalement un arrêté qui rendit le coteau du Chêne au domaine public. Il ne restait plus alors à la commune qu'à acquérir la tour et le cerne de l'ancien moulin au lointain successeur de François Sorin, ce qui fut fait au printemps 1971.

Mis en ligne le 22 novembre 2025

(D'autres illustrations à venir)

 

 

Arrêté préfectoral du 13 décembre 1968

 

 

 

 

Ajouter un commentaire