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Mai 1940

 

  ( © P. AMELINE Toute reproduction interdite sans l'autorisation écrite de l'auteur )

 

Mai 1940

 

Si elle n'a pas déjà commencé, l'offensive allemande est imminente... Notre père est en première ligne, sur la Meuse, dans les Ardennes. Il est parti depuis septembre 1939 et notre mère lui écrit régulièrement en joignant, parfois, une photo. Comme celle-ci, prise « en haut » du Chêne au début de ce mois tragique.

On y voit notre frère aîné, Louis, pédaler fièrement sur la route des Sorinières. Il a 8 ans et demi et le sourire de l'insouciance... Cette photo, notre père la recevra et la rapportera au Chêne après la Débâcle, la fuite effrénée vers le Sud-Ouest pour échapper à la captivité, après l'armistice et la démobilisation...

Le cliché n'est pas de très bonne qualité mais il nous permet d'entrevoir ce qu'était cette entrée du village en 1940. 

Mis en ligne le 24 mai 2025

 

N1

 

1 – Derrière ce mur surélevé s'étend une belle parcelle de vigne qui descend, en pente douce, vers le château de la Noë-Rocard, propriété de Maxime Biette (1890-1990), industriel de la savonnerie-parfumerie nantaise. Ce mur marque l'extrémité orientale du domaine.

N3

2 – À l'arrière plan, on devine les buissons qui entourent la Croix du Chêne aujourd'hui disparue (Voir "Étape 3, Les autres édifices religieux du village" dans "En la chapelle du Chêne", rubrique "Un petit tour par l'atelier ?" sur ce site).

Quatre ans et trois mois après la prise de cette photographie, en août 1944, les FFI installeront, juste en face de ce modeste calvaire, dans l'axe de la route du Port aux Meules, un poste de défense éphémère doté d'un fusil-mitrailleur. Heureusement, malgré les craintes et les rumeurs, les Allemands, en pleine débâcle, ne passeront pas par notre village...

(Voir « Une enfance chênoise sous l'Occupation » dans Regards sur Vertou au Fil des Temps, n°9, 2010)

3 – Le moulin est déjà « décoiffé » depuis une quarantaine d'années. En août 1944, des jeunes gens du Chêne bricoleront et hisseront un drapeau tricolore à son sommet... Pas trop longtemps toutefois ; ils l'enlèveront précipitamment dès qu'une de ces maudites rumeurs annoncera la présence des Allemands aux Sorinières et même, déjà, paraît-il, à la Bourrelière !

4 – Scène de la vie quotidienne : quatre ou cinq personnes semblent discuter au petit portail situé en contrebas de la maison de nos grands-parents. La résolution est trop mauvaise pour que nous puissions les reconnaître. On devine un ou deux enfants dans le groupe, une charrette à bras, un petit chien qui trotte en avant...

"Les Mimosas", que l'on ne voit pas sur ce cliché, est alors une maison récente. Elle a été construite grâce à la fameuse loi Loucheur de 1928 en faveur de l'habitat social. Elle existe encore...

 

N2

Le même endroit en 2023 (Capture d'écran Googlemaps)

 

Mis en ligne le 23 septembre 2025

 

 

 

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